France - Corse

 

1. Questions méthodologiques
   • Présentation du territoire – Chiffres clés 

 

Le territoire couvert par la Maison de l’emploi appelé Territoire du pays Ajaccien ou Bassin d’emploi compte 77 communes réparties autour et au nord d’Ajaccio, la capitale régionale de la Corse. Il présente un double visage : les zones proches d’Ajaccio qui ont une économie et une démographie dynamiques et le reste du territoire qui compte des communes rurales, désertifiées et vieillissantes.

 

Véritable "montagne dans la mer", la Corse est située au coeur du golfe de Gênes.

En raison de son insularité et de son relief montagneux elle souffre d’un certain isolement, atténué par sept ports et quatre aéroports internationaux. Cette géographie particulière constitue cependant un atout pour l'Île de Beauté, où le tourisme est une activité importante.

Avec 35,7 habitants au km², la densité de population demeure la plus faible de France métropolitaine. L'île figure parmi les régions françaises ayant connu la plus forte croissance démographique depuis 1999 (1,6 % par an contre 0,6 % au niveau national). Cette évolution provient exclusivement des flux migratoires. A l'exception des jeunes de 20 à 29 ans, qui quittent la région pour poursuivre leurs études ou rechercher un premier emploi, le solde migratoire est positif à toutes les tranches d'âge. En revanche, le solde naturel est quasiment nul en Corse depuis trente ans, principalement en raison d'une fécondité plus faible qu'en moyenne nationale.

Le territoire du pays ajaccien compte : 102812 habitants (soit 33.6% de la population de la Corse) sur 2195 km². La densité de population est de 47 hab au km²

 

La population active en 2009 est de 47 125 actifs dont 42052 actifs occupés (ayant un emploi) soit 46% de la population totale. Le taux de chomage est de 10.7%

 

Au 31 décembre 2012 le territoire comptait 6251 demandeurs d’emplois (personnes inscrites comme demandeur d’emploi ayant ou non une activité partielle).

 

Au quatrième trimestre 2013, le taux de chômage pour la Corse entière était de 10%.

 

 

 

Le territoire du pays ajaccien est le territoire d’intervention de la maison de l’emploi d’Ajaccio et du Pays ajaccien et de ses partenaires. Le reste de la région Corse est couvert par d’autres structures.

 

 

 

Les données utilisées sont issues de l’institut national de la statistiques et des études économiques (INSEE) qui recueille et traite les données officielles du pays. Les données sont aussi recueillies auprès du Pôle Emploi (structure chargée de gérer la demande d’emploi, et les allocations chômage dans le pays).

 

 

2. Diagnostic du tissu des entreprises – Données de cadrage

 

 

Nombre d’établissements classés par taille

 

 

 

 

 

o   

Nb de créations au cours des 5 dernières années et variation en pourcentage

 

 

Femmes et entreprises

 

o    Nombre d’entreprises dont le chef d’entreprise est une femme.

 

Même si les hommes sont majoritaires parmi les créateurs, la féminisation est plus présente en Corse que sur le continent. Ceci s'observe dans tous les secteurs d'activité, à l'exception des secteurs très masculins comme la construction et l'industrie où les hommes représentent neuf créateurs sur dix. Certains secteurs sont en revanche plus féminisés, c'est le cas des activités de services aux ménages et de santé humaine où sept créateurs sur dix sont des femmes.

 

 

Nombre total d’emplois salariés sur le territoire (Pays Ajaccien) au 31/12/2010 : 37 253 dont 18 288 emplois salariés femmes

 

L'emploi en Corse se féminise nettement. Entre 1999 et 2006, la part des femmes dans l'emploi total a augmenté de 2,4 points, plus rapidement qu'au niveau national. Cette féminisation de l'emploi est un mouvement continu depuis plusieurs décennies. L'évolution des modes de vie, les transformations du rôle et du statut de la femme et la tertiarisation de l'économie participent à cette féminisation. Les femmes comptent désormais pour 47 % de l'emploi insulaire alors qu'elles en représentaient à peine plus d'un quart 25 ans auparavant. La Corse a donc comblé une grande partie de son retard sur le reste de la France en matière de féminisation de l'emploi.

 

Cependant, même si les femmes sont davantage présentes dans l'économie, la féminisation de l'emploi n'est pas homogène selon les secteurs d'activité, les métiers ou encore les catégories socioprofessionnelles. Leur poids dans l'emploi s'est renforcé dans les domaines où elles étaient déjà majoritaires. En particulier, c’est essentiellement parmi la catégorie des employés que ce mouvement de féminisation s'est opéré. Les femmes représentent désormais les deux tiers des employés de l'économie insulaire, en progression de 5 points par rapport à 1999. A l'inverse, la féminisation des emplois de cadres et de professions intermédiaires a été beaucoup plus restreinte. L'emploi insulaire est donc nettement plus féminin qu'auparavant mais cette tendance s'est aussi accompagnée d'une concentration professionnelle des femmes.

 

 

 

 

 

L'activité féminine fait la différence
Activité de la population selon le sexe en 2008
	Pays ajaccien		Corse
	Population active	Taux d'activité	Taux d'activité
	nombre	%	%
Source :Insee, Recensement de la population 2008.
Ensemble	46 454	68,9	66,6
Hommes	24 500	74,2	73,4
Femmes	21 954	63,8	59,9

 

 

1. Appréciation qualitative du tissu des entreprises

 

En 2011, le produit intérieur brut de la Corse s'élève à 8,06 milliards d'euros. Sa progression sur ces dernières années demeure parmi les plus élevées de France. Avec 25 613 euros, le PIB par habitant reste en deçà de la moyenne des régions françaises de province.

En 2012, L'emploi salarié marchand résiste dans la région, principalement porté par les services marchands. Le secteur industriel perd des emplois alors que le commerce s'essouffle et que la construction peine à retrouver une dynamique favorable. Entamée en 2008, la dégradation régionale du marché du travail se poursuit en 2012. Le taux de chômage progresse de 0,5 point par rapport à l'année précédente et s'établit à 9,9 % de la population active au 4^e trimestre (contre 10,1 % à l'échelon métropolitain).

La construction pèse plus en Corse que dans toute autre région française. Elle représente 10,2 % de la valeur ajoutée totale. Les activités liées au tourisme, quant à elles, contribuent largement à la prépondérance du secteur tertiaire. De plus, les services administrés sont surreprésentés. A l'inverse, le tissu industriel est très réduit et reste concentré dans la transformation des produits agroalimentaires. Le poids de l'industrie n'est que de 5,4 % de la valeur ajoutée, soit 2,5 fois moins qu'en moyenne nationale.

 

 

A ce contexte d'économie régionale relativement fermée, il faut ajouter la très faible part en Corse d'entreprises nouvelles dans les secteurs déclarés innovants selon les critères de l'OCDE: 1 % seulement contre 4 % sur le reste du pays. De plus, les nouveaux entrepreneurs corses  profitent moins souvent qu'ailleurs d'aides liées à l'innovation lors de la création d'entreprise. Malgré ce contexte peu propice, 46%des créateurs corses déclarent innover, c'est autant que dans les autres régions. Ils innovent principalement sous une seule forme, celle de produit. Certains secteurs se démarquent : dans l'industrie, le commerce et l'hébergement-restauration, 54 % des créateurs déclarent innover. A l'inverse, ils ne sont que 36 % dans la construction.

 

La coopération est une pratique favorisant l'émergence de comportements innovants. Dans ce domaine, les créateurs corses se situent dans la moyenne nationale. Parmi les nouveaux entrepreneurs de la région, 20% déclarent coopérer avec d'autres entreprises ou organismes pour leurs activités d'innovation. Ces coopérations s'opèrent le plus souvent avec des partenaires de marché, notamment avec des fournisseurs, des clients ou des consommateurs. La coopération avec les partenaires institutionnels reste rare.

 

Les créateurs innovants sont des chefs d'entreprise ambitieux, le plus souvent motivés par le goût d'entreprendre ou le désir d'affronter de nouveau défis. Leur objectif principal est beaucoup orienté sur le développement de leur entreprise en termes d'emploi ou d'investissement. Ils sont plus nombreux que les autres dans le commerce, l'hébergement-restauration et l'industrie. En outre, ils ont plutôt un profil d'entrepreneur en reconversion professionnelle. Ces créateurs sont aussi mieux armés que les autres dans leurs démarches pour monter et mener à bien leur projet: ils sont plus diplômés et s'entourent davantage. Leur marché est également plus ouvert vers les services extérieurs payants, la clientèle entreprise et les clients nationaux. Enfin, ils sont plus nombreux à envisager développer leur entreprise ou embaucher dans un avenir proche.

 

Malheureusement, nous ne possédons pas le détail par sexe du nombre d’entreprises considérées comme innovantes sur notre territoire.

 

 

-               Les entreprises sont tout d’abord adhérentes d’une chambre de métiers, une chambre de commerce et d’industrie ou une chambre d’agriculture en fonction de leur activité.

 

-               Il existe ensuite des ordres professionnels (inscription obligatoire) comme l’ordre des experts comptables, des notaires, des avocats ou des médecins.

 

-               Il y a aussi des fédérations comme la fédération des entreprises du bâtiment (construction) et travaux publics

 

-               De nombreuses entreprises adhèrent aussi à des « syndicats professionnels» comme la CGPME ou le MEDEF.

 

-               Il existe aussi des réseaux d’affaires : des producteurs artisans qui se regroupent pour vendre ensemble sur un site internet, un réseau de toutes les mutuelles de santé

 

-               Enfin, en plus du nouveau club des business women, il existe un club de jeunes chefs d’entreprises de corse  AJEC : des jeunes entreprises qui veulent échanger et sortir de l’isolement, ou un club de manager : APM dont le but est de permettre à des cadres et dirigeants d’entreprises de bénéficier de formation  d’excellence en gestion Ressources humaines et management notamment.

 

 

2. Business women

 

Les entreprises dirigées par des femmes en Corse, comme la grande majorité des entreprises de l’île, sont confrontées à un handicap directement lié à la structure même du marché insulaire: quelques soient leurs efforts, l’étroitesse du marché local et le poids de la saisonnalité ne leur permettent pas de structurer leurs entreprises pour être compétitives sur des marchés extérieurs.

 

Pour autant, plusieurs PME de l’île – dirigées par des femmes- sont parvenues à s’engager dans des démarches « qualité » (normes ISO)  voire d’excellence.

Ces entreprises et surtout ces dirigeantes, sont en recherche permanente d’échanges  et d’innovation, innovation dans leur production, dans leurs process ou dans leurs méthodes de gestion de l’entreprise. Il est fort à parier que nos femmes chef d’entreprise représentent une part considérable des entreprises innovantes de notre territoire.

Nous souhaitons accompagner ces femmes dans leur développement et dans leurs échanges avec l’international, sortir certaines de l’isolement qu’elles connaissent et démontrer le dynamisme local engendré par nos femmes chef d’entreprise.